Escapade en Dordogne, dans le Périgord Noir

(Post rédigé en avril 2022)

La Dordogne, située au sud-ouest de la France, est un département de la région Nouvelle-Aquitaine qui doit son nom à la rivière du même nom qui le traverse. Elle correspond, en grande partie, au Périgord, qui est une région historique, une ancienne province. Le Périgord se compose de quatre parties qui sont chacune désignée par une couleur :

le Périgord Vert, au nord, par rapport à ses paysages verdoyants
le Périgord Blanc, au centre, car c’est une région calcaire
le Périgord Pourpre, au sud-ouest, en raison de ses vignobles
et enfin, le Périgord Noir, au sud-est, qui tire son nom des nombreuses forêts de chênes verts très sombres

Pour cette escapade de trois jours en Dordogne, nous avons choisi, mon mari et moi, d'aller visiter le Périgord Noir car c’est la partie réputée la plus touristique, et c’est vrai qu’entre ses nombreux villages médiévaux classés parmi les plus beaux de France, ses châteaux extrêmement bien restaurés et ses sites préhistoriques remarquables, il y a largement de quoi faire !!! Au cours de notre visite, nous avons été agréablement surpris par la richesse du patrimoine architectural et historique de ce territoire. En d’autres termes, ce petit séjour en terre périgourdine a été un véritable régal pour les yeux… mais aussi pour les papilles car, en termes de gastronomie, il y a également de quoi se faire plaisir : si je vous dis confit ou magret de canard, cèpes, pommes de terre sarladaises, gâteau aux noix, le tout accompagné d’un bon verre de vin rouge local, ça vous tente ?...

Sarlat-la-Canéda

Sarlat-la-Canéda est la capitale du Périgord Noir. Le centre historique de cette petite ville - qui a reçu le label "ville d'Art et d'Histoire" - est une pure merveille, un véritable livre d'Histoire à ciel ouvert. Lorsqu’on se balade dans le labyrinthe de ses ruelles pavées, le long de ses vieilles maisons en pierre blonde, on a l’impression d'avoir fait un immense bond en arrière et d'avoir remonté le temps. Pas étonnant qu’à maintes reprises, elle ait servi de décor à des films d'époque (tels que "Les Misérables", "La fille de d'Artagnan" et "Jeanne d'Arc").

Flâner à Sarlat, c’est aussi découvrir de jolies places, des bâtiments pittoresques, des passages voûtés qui mènent à de charmantes petites cours ; à chaque coin de rue, c'est simple, on est émerveillé. La multitude de restaurants aux décors et aux noms évocateurs, de même que les boutiques qui mettent principalement en avant les bons produits du terroir, finissent d’apporter une touche chaleureuse et conviviale à cette superbe cité médiévale. (Si vous en avez l'occasion, ne manquez pas d'aller faire un tour au marché couvert car c'est un site incontournable. Ce dernier est implanté dans l'ancienne église Sainte-Marie, derrière des portes monumentales de plus de 15 mètres de haut que vous ne pourrez pas rater. Malheureusement, nous n'avons pas pu le visiter car il était fermé. Vous trouverez les horaires en cliquant sur le lien suivant : https://www.sarlat-tourisme.com).

Pour visiter le Périgord Noir, Sarlat est idéalement située. Aussi, nous avons fait le choix d’y séjourner (voir "mon adresse coup de cœur") et nous n’avons pas du tout regretté car nous avons ainsi pu profiter de son ambiance "de cape et d'épée" et de sa douceur de vivre de jour comme de nuit.

Les villages médiévaux

Le Périgord Noir compte de nombreux villages médiévaux ; à lui seul, le territoire en recèle sept qui ont reçu le prestigieux label "Plus Beaux Villages de France" - un véritable concentré de merveilles. Nous n'avons pas eu le temps de tous les visiter mais parmi ceux que nous avons vus, deux d’entre eux nous ont particulièrement enchantés par leur côté pittoresque et le charme indéniable qu’ils dégagent : ce sont les villages incontournables de Beynac-et-Cazenac et La Roque-Gageac.

Beynac-et-Cazenac

On n’est pas encore arrivé à destination que Beynac-et-Cazenac nous en met déjà plein les yeux. En effet, lorsqu’on aperçoit de loin, depuis la route, son magnifique château construit tout en haut d’une falaise vertigineuse et que l’on devine à ses pieds ses vieilles maisons qui s'étendent le long de la Dordogne, on ne peut qu’être impressionné. Pour prendre le temps d’apprécier ce lieu à sa juste valeur, il faut prévoir une bonne demi-journée (un temps pour flâner dans les ruelles du village, et un temps pour la visite du château), voire une journée entière si vous souhaitez, aux beaux jours, faire une promenade en gabarre ou du canoë pour pouvoir admirer le panorama depuis la rivière.

Le village

Avec ses toits en lauze, ses vieilles maisons en pierre et la Dordogne en arrière-plan, on ne peut que tomber sous le charme de Beynac-et-Cazenac. Ici, il semblerait que le temps se soit arrêté. D'ailleurs, alors qu’on se baladait tranquillement le long de ses ruelles pavées, ce décor, cette ambiance particulière m'ont fait penser très fort à "Jacquou le Croquant", ce téléfilm que je regardais en famille quand j’étais petite. Je n’avais pas dix ans à l’époque mais je me souviens encore de l'atmosphère… et là, à Beynac, j’avais l’impression que j’allais croiser Jacquou, ce jeune paysan du XIXème siècle, au détour d’une rue. Quelques jours plus tard, lorsque j'ai appris que l'intrigue du roman d'Eugène Le Roy (dont le téléfilm est issu) se situait dans le Périgord et que le tournage avait eu lieu dans le coin, j'ai compris pourquoi.

Le château

Pour être honnête, nous n’avions pas prévu, au départ, de visiter le château de Beynac-et-Cazenac. Mais le temps étant glacial ce jour-là (5°C seulement pour un mois d'avril), l’idée de faire une visite en intérieur nous a rapidement séduits… et nous n’avons pas du tout regretté. Bien au contraire. Car cette forteresse médiévale, extrêmement bien conservée, est une véritable merveille. Audioguides à la main, nous sommes donc partis pour un voyage exceptionnel au cœur du Moyen Âge, à la découverte de ce château-fort situé entre ciel et terre depuis l’an 1115, sur les traces d’Aliénor d’Aquitaine et de Richard Cœur de Lion… ou, dans un autre genre, du Comte de Montmirail et de Jacquouille-la-Fripouille car, oui, ce dernier a bel et bien servi de décor dans "Les Visiteurs 2". Et pas que... Ce site d'exception a également été choisi comme lieu de tournage pour des films tels que "La fille de d'Artagnan", "Jeanne d'Arc" mais aussi "Le dernier duel" de Ridley Scott avec Matt Damon et Ben Affleck. Rien que ça !...

Pour plus d’informations (horaires d’ouverture, tarifs…), voici le lien vers le site officiel du château : www.chateau-beynac.com .

La Roque-Gageac

De tous les villages médiévaux que nous avons visités en Dordogne, c’est celui que je préfère car il y a un je-ne-sais-quoi de bucolique et de romantique à La Roque-Gageac. Côté pittoresque, on est également servi : avec ses vieilles maisons en pierre blotties contre une falaise abrupte avec laquelle certaines ne semblent faire qu’un, son Fort Troglodytique auquel on ne peut accéder que par un escalier à flanc de falaise (ayant le vertige, nous avons évité d’y aller), son Jardin Exotique qui s’épanouit grâce à son microclimat (des palmiers, bananiers, orangers, citronniers, lauriers roses... en plein Périgord : c’est pas beau, ça ?), ses gabarres typiques qui attendent les visiteurs pour une jolie croisière au fil de la Dordogne, et son château qui semble tout droit sorti d’un conte de fées, voilà un village qui, assurément, ne manque pas de cachet.

Après cette immersion dans le Moyen Âge, remontons un peu plus dans le Temps, jusqu'à la Préhistoire où, là aussi, le Périgord Noir regorge de richesses incroyables.

La Grotte de Lascaux ou Lascaux IV

Voici un endroit que j’avais envie de visiter depuis très, très, très longtemps. Cela remonte à mon enfance, suite à la lecture d’un livre qui racontait comment cette grotte avait été découverte, ou du moins qui s’en inspirait. Il faut dire que l’histoire n’est pas banale. En voici un petit résumé. Nous sommes à Montignac, un petit village situé en Dordogne, le 8 septembre 1940. Ce jour-là, Marcel Ravidat, âgé de 18 ans, se promène avec son chien Robot sur une colline alentour. Lorsque Robot disparait dans une cavité dans le sol, Marcel décide d'y jeter des pierres qui en révèlent alors la profondeur. Intrigué, et croyant avoir découvert le souterrain d'une légende locale, le jeune homme revient quatre jours plus tard - le 12 septembre 1940, donc - avec trois copains - Jacques Marsal, Georges Agniel et Simon Coencas - équipé d'un matériel de fortune. Les quatre adolescents ne se doutent pas encore qu'ils vont faire l'une des plus grandes découvertes archéologiques du XXème siècle en mettant à jour une grotte ornée de peintures préhistoriques datant de plus de 20.000 ans.

Suite à cette découverte prodigieuse, voici quelques dates importantes qui retracent l'histoire de la Grotte de Lascaux :

1948 : ouverture au public. Malheureusement, elle est victime de son succès, et des dégradations liées à la trop grande fréquentation touristique apparaissent.
1963 : André Marlaux, alors Ministre des Affaires Culturelles, annonce la fermeture de la grotte dans le but de la préserver.
1983 : ouverture de Lascaux II, une première réplique partielle (90% des peintures y sont reproduites) située sur la même colline que la grotte originale.
2012 : création de Lascaux III, une exposition internationale itinérante.
2016 : ouverture de Lascaux IV, un nouveau bâtiment immense et très moderne, également appelé Centre International de l'Art Pariétal, proposant un nouveau facsimilé de la grotte originale dans son intégralité cette fois-ci, et avec une précision inégalée.

C’est donc Lascaux IV que nous avons visitée. Voici quelques informations pratiques : il est fortement conseillé de réserver vos billets d'entrée sur internet, même si votre visite ne tombe pas pendant les vacances scolaires. Des horaires précis vous sont proposés. Si vous choisissez de faire la visite classique comme nous, cette dernière dure environ 1H30 et elle est toujours guidée – ce qui est super. La première partie se déroule dans la grotte ; la deuxième dans une salle appelée l’Atelier où, grâce aux nouvelles technologies, et notamment la 3D, des pans de mur entiers ont été reconstitués. (Pour les amoureux de la photographie comme moi, c’est dans cette salle que vous pourrez vous en donner à cœur joie, les photos étant strictement interdites dans la grotte). D'autres espaces et animations sont également proposés - pour partir, notamment, à la découverte de l'art pariétal et de son lien avec l'art contemporain - mais ils étaient fermés lorsque nous y sommes allés. De même, d’autres types de visites existent. Pour plus d'informations, voici le lien vers le site officiel : lascaux.fr .

Mais revenons à cette pure merveille dont voici quelques photos :

Avant de visiter Lascaux, j’imaginais que les peintures avaient été réalisées par des hommes préhistoriques "lambda" qui les avaient faites de retour de la chasse, dans le seul but de se divertir ou de garder une trace de leur butin. Mais non, j’avais tout faux, car en plus d’avoir un intérêt historique, Lascaux présente un réel intérêt artistique. C’est un véritable chef-d’œuvre. Comme notre guide nous l’a expliqué, les hommes qui ont réalisé ces peintures étaient des artistes qui appartenaient à l’élite, et les peintures n’ont pas du tout été réalisées au hasard. Elles sont le fruit d’une véritable recherche artistique… et cela se voit. Un spécialiste de la préhistoire, en admiration devant le plafond de l’une des galeries, a d'ailleurs surnommé cette dernière "la Chapelle Sixtine de la Préhistoire".

Bref, lorsqu’on pénètre à notre tour dans cette grotte, que l’on découvre ces magnifiques peintures réalisées avec de belles teintes chaudes et que l’on prend conscience qu’elles ont traversé des dizaines de milliers d’années pour arriver jusqu’à nous et nous émerveiller, autant vous dire que l’émotion est au rendez-vous… et que l’on est complètement subjugué.

La Roque Saint-Christophe

Voici un endroit que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir (malgré le temps plus que glacial). Imaginez une immense falaise calcaire d’un kilomètre de long sur quatre-vingt mètres de haut dans laquelle des cavités ont été naturellement creusées. D’abord occupés par des hommes préhistoriques il y a 55.000 ans, ces abris rocheux ont ensuite été modifiés pour devenir un fort et une cité du Moyen Âge imprenables jusqu’au début de la Renaissance.

La visite commence par une longue terrasse aérienne appelée "grand abri" et mondialement connue sous le nom de "Boulevard de l’Humanité" dans laquelle vous pouvez, entre autres, visionner un film qui explique l’évolution de la falaise, admirer la maquette de la cité troglodytique ou encore découvrir les nombreuses répliques de machines de génie civil médiévales qui rendent hommage aux grands bâtisseurs de l'époque. Plus loin, après avoir franchi des escaliers et des passages creusés dans la roche, on pénètre dans un habitat médiéval reconstitué, à flanc de falaise, avant de découvrir la reproduction d’une scène de la Préhistoire – tout est super bien fait, on s’y croirait !...

Prêts pour la visite ?

Ce site original et remarquable, classé Monument Historique, est très bien aménagé. Ce qui m’a le plus bluffé au cours de cette visite, c’est la capacité de ce peuple troglodyte à construire une cité entière (constituée de maisons en pierre, bois et torchis) dans cet endroit escarpé et leur nombre impressionnant d’habitats. En parcourant tranquillement les différents niveaux de la falaise, on découvre leur mode de vie de façon ludique. Pour la visite, il faut compter environ une heure. Pour plus d’informations (horaires, tarifs, animations…), voici le lien vers le site officiel : www.roque-st-christophe.com .

La bonne adresse du coin

Jolie vue depuis la bâtisse Sarlat Catalina

Comme je l’ai déjà écrit plus haut, de par sa situation géographique centrale et son atmosphère particulière, Sarlat-la-Canéda est, à mon avis, l’endroit idéal pour loger lors d'une escapade dans le Périgord Noir.

C’est en faisant des recherches sur Booking que j’ai trouvé cette location appelée Sarlat Catalina. Dans une jolie bâtisse située au cœur de la cité médiévale, dans le centre historique, les propriétaires proposent une dizaine de logements rénovés. Nous avons choisi l’un des studios que nous avons trouvé propre et calme, très joliment décoré, et extrêmement bien aménagé et équipé (dans 15m2, il y avait même une kitchenette). L’organisation est également à souligner : quelques jours avant notre séjour, la propriétaire, très gentille et disponible (même si nous n’avons communiqué que par textos), nous a envoyé un livret d’accueil extrêmement bien réalisé, avec de nombreuses infos fort utiles. Nous avons également apprécié le système de digicode qui nous a permis d’être complètement autonomes et d’arriver quand bon nous semblait.

Pour plus d’informations, voici le lien vers le site officiel : https://www.sarlatcatalina.com .