Escapade à Minorque, dans les îles Baléares
- inclimalanussol
- 5 août 2022
- 22 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept. 2024
( Voyage réalisé en juin 2022. Post publié en juillet 2022.)

Pour commencer, un peu de géographie... Avec Majorque, Ibiza et Formentera, Minorque fait partie des îles Baléares, ces îles espagnoles qui se trouvent en plein cœur de la Méditerranée. Située à l’est de Majorque, Minorque est beaucoup plus petite que sa grande soeur puisqu'elle ne mesure que 50 km de long sur 25 km de large. On dit souvent d'elle qu'elle est également plus discrète, authentique, sauvage et naturelle. Pour les amoureux de la Nature comme nous, Minorque est un endroit de rêve : depuis 1993, elle a d'ailleurs été classée réserve de la biosphère par l’Unesco. Elle compte plus de 96.000 habitants (2019). On y parle le castillan (l'espagnol) mais la langue dominante est le minorquin, un dérivé du catalan.
Minorque a été un véritable coup de cœur pour mon mari et moi. Cette île méditerranéenne est un vrai bijou, un petit coin de paradis où règnent le calme et la sérénité. Dès les premières minutes, on s’y sent bien et on comprend rapidement pourquoi elle est surnommée - à juste titre - "la Isla de la Calma".
Nous avons choisi de partir là-bas une semaine au mois de juin pour éviter la foule, la chaleur… mais aussi pour l'aspect financier, disons-le. Côté fréquentation, ça a été, peu de monde à cette période ; côté chaleur, nous n’avons pas eu de chance car notre séjour a eu lieu pendant un fort épisode de canicule en Europe (il faisait 40°C en France) et au lieu d’avoir les 26°C habituels au mois de juin, la température est montée jusqu’à 38°C certains jours. Bon, cette chaleur a quelque peu modifié notre planning de visites mais relativisons : avec toutes les superbes plages (plus de 75 !) dont regorge l’île, on avait largement de quoi se rafraîchir !...
Comme j’avais pas mal de chèques vacances à écouler avant la fin de l’année, mais aussi à cause du Covid qui rôdait encore aux alentours(et qui pouvait nous empêcher de partir), nous avons fait le choix de passer par l'agence de voyages Verdié qui s’est occupée de nous trouver les vols et l’hôtel (dont je parlerai plus loin dans "mon adresse coup de cœur"). Nous n’avons eu ensuite qu’à profiter !...
Pour information, on peut également se rendre à Minorque en ferry. C'est ce que ma sœur et sa famille ont fait : ils sont partis de Toulon avec la compagnie maritime Corsica Ferries et ils sont revenus par Barcelone avec la compagnie Balearia.
Après cette petite introduction, je vous propose d’embarquer avec moi pour un merveilleux voyage : destination Minorque !!!
Jour 1 :

Ça y est, c’est - enfin ! - le jour du départ. Nous partons de Toulouse à 15H15 ; le vol est direct. L'arrivée est prévue à 16H25 à Mahon, où se trouve l’aéroport de Minorque. Cinquante minutes plus tard, nous y sommes déjà... et nous n'en croyons pas nos yeux.
Une navette vient nous chercher à l'aéroport pour nous amener jusqu'à l'hôtel. L’aéroport se trouvant au sud-est, et notre hôtel au sud-ouest, à Son Xoriguer plus précisément, nous mettons une bonne heure pour y accéder, surtout que la navette dessert plusieurs établissements. L'occasion pour moi de vous parler du réseau routier de Minorque. Ce dernier ressemble un peu à des arêtes de poisson : une artère principale, appelée la ME1, qui traverse l'île sur toute sa longueur et relie ainsi les deux villes majeures qui se trouvent aux extrémités (Ciutadella et Mahon) et des routes secondaires. Il faut également savoir que les minorquins ne sont pas des excités du volant (et ils ont bien raison !) et que la vitesse est limitée à 80 km/h. La sérénité est donc également de mise sur la route, ce qui est une très bonne chose. Sur cette jolie artère principale, déjà, le ton est donné : quel que soit l’endroit où le regard se pose, tout est propre, bien entretenu, mignon et charmant : les petits murets en pierre sèche, la végétation méditerranéenne avec ses oliviers, ses lauriers roses et ses bougainvilliers, les jolies maisons blanches des villages que l'on traverse… Nous sommes à peine arrivés que nous sommes déjà sous le charme de l'île.
Nous arrivons à l'hôtel Princesa Playa en fin de journée : à peine la clé de la chambre récupérée, on file faire un petit plouf dans la superbe piscine… avant d’aller se goinfrer (il n’y a malheureusement pas d’autre mot) au buffet. L’installation attendra !...
Jour 2 :
La veille au soir, nous avons demandé à la réception de l’hôtel comment louer un véhicule. Cela a été extrêmement simple : après nous avoir montré les tarifs, la réceptionniste a contacté pour nous un loueur partenaire avec qui nous avons fixé un rendez-vous pour le lendemain matin. Ce dernier est venu nous chercher pour nous amener jusqu'à son agence où après avoir fait les formalités nécessaires, nous avons récupéré une voiture. Tout ceci en un quart d’heure montre en main. (Attention : on nous a dit qu'en juillet et en août, la demande étant très élevée, il valait mieux réserver un véhicule de location en avance. La réservation peut se faire en ligne.)
Après avoir récupéré notre voiture donc, nous avons repris la ME1, la route principale, direction le sud-est de l'île pour découvrir Mahon et ses environs.
Mahon, la capitale
Même si Mahon ne figure pas parmi les endroits que j’ai préférés à Minorque, cette ville mérite tout de même qu’on s’y attarde un peu car elle possède tout le charme d’une ville méditerranéenne.
Après avoir garé la voiture dans l’un des nombreux parkings du centre, c’est sous un soleil écrasant que nous avons entrepris une balade dans la vieille ville qui domine le port du haut d'une falaise. Parmi les choses à ne pas rater (dans l'ordre des photos) : l’Eglise de Santa Maria, l’imposante Eglise del Carme et son cloître aujourd’hui reconverti en un marché appelé le Mercat des Claustre, le superbe point de vue sur le port juste à côté… et le Mercat des Peix (le marché aux poissons), lieu de rendez-vous très prisé situé sur la Place d'Espagne où l’on peut déguster juste en face, dans un endroit chaleureux, d’excellents tapas (nous n’avons pas testé car nous n’avions pas faim lorsque nous y étions mais ma sœur et sa famille ont pu le faire… et ils n’ont pas regretté !). Après cette balade, j’avais prévu qu’on rejoigne le port (un ascenseur ou des escaliers relient la vielle ville à ce dernier) mais étant donné la chaleur étouffante, nous avons préféré longer le joli front de mer bordé de restaurants en voiture pour nous économiser un peu.
Cales Fonts, le petit port d'Es Castell
Voici un endroit que nous avons adoré, mon mari et moi. Situé juste à côté de Mahon, ce petit port de caractère, authentique, dégage un charme fou. Avec ses petits bateaux, ses anciens entrepôts de pêcheurs transformés en bars et en restos, et sa douceur de vivre, c’est l’endroit idéal pour flâner et prendre le temps - chose que nous n’avons pas manqué de faire en nous attablant à la terrasse de l’un des nombreux restaurants - ohlala, je salive encore au souvenir des calamars grillés que nous avons mangés là-bas !… (Attention : en juillet et en août, il vaut mieux réserver avant.)
Binibèquer Vell
Nouvelle découverte, nouveau coup de cœur. Situé à une dizaine de kilomètres au sud de Mahon, ce petit village blanc, atypique, est tout simplement magnifique. Ce facsimilé de village de pêcheurs, conçu dans les années soixante par deux architectes, est parfois critiqué pour son côté soi-disant surfait. Pour ma part, j’ai pris un immense plaisir à me balader dans ce labyrinthe de petites ruelles les unes plus belles et plus originales que les autres, avec une surprise à chaque coin de rue. J’avais l’impression de me retrouver dans l’un des superbes villages des îles grecques… et, entre nous, j’avais terriblement envie de jouer à cache-cache !...
Pour la fin de la journée, j’avais prévu d’autres visites dans le coin (c'est plus fort que moi, j'en prévois toujours trop) mais comme nous étions littéralement assommés par la chaleur et que nous avions encore une heure de route pour le retour, nous avons pris la sage décision de rentrer à l’hôtel pour nous reposer et faire un petit plouf dans notre somptueuse piscine (presque rien que pour nous).
[ Si vous avez plus de temps, moins chauds et plus d'énergie que nous, voici les autres sites intéressants que j'avais repérés dans les environs :
Cales Coves (ou la crique des grottes) : située à une dizaine de kilomètres au sud de Mahon, et d’un accès facile (parking, puis environ quinze minutes de marche), cette crique de galets peu fréquentée est, d’après mes recherches, un trésor sauvage et un lieu atypique car, avec une centaine de grottes incrustées dans les hautes falaises qui l’entourent, Cales Coves est avant tout une nécropole préhistorique.
Cova d’en Xoroi à Cala en Porter : un bar incontournable qui se trouve dans une grotte naturelle creusée dans la falaise, avec une vue imprenable sur la mer. Attention : réservation obligatoire en été.
Minorque abrite de nombreux sites archéologiques, témoignant de la présence de la civilisation talayotique dans les Baléares durant l'âge du bronze. Le village préhistorique Torre d’en Galmés, situé à l'ouest de Cala en Porter, en fait partie. D’après mes recherches, il faut compter 1H pour la visite. ]
Jour 3 :
Au programme du jour : par le Cami de Cavalls, découverte de Cala Macarella et Cala Macarelleta, deux criques paradisiaques situées au sud-ouest de l'île.
Le Cami de Cavalls

Le Cami de Cavalls, c’est quoi ? Le Cami de Cavalls (ou Chemin des Chevaux en catalan), aujourd’hui répertorié chemin de randonnée GR 223, est un sentier de 185 km qui fait le tour complet de l’île par la côte. Historiquement, cet ancien sentier militaire fut aménagé au XIVème siècle afin de permettre aux cavaliers de surveiller le territoire et d'empêcher les attaques des ennemis. De nos jours, ce chemin de randonnée incontournable fait partie du patrimoine historique et culturel de Minorque. Il est accessible à pied, à vélo ou même à cheval. Il peut se parcourir par tronçons ou dans son intégralité (dans ce cas, il y a en tout 20 étapes dont la longueur varie de 6 à 13,6 km). Il relie la plupart des plages entre elles et il permet d’avoir accès à certaines criques qui ne sont pas accessibles en voiture, comme c’est le cas pour Cala Macarella et Cala Macarelleta en été.
[ Pour les randonneurs : je vous donne l'adresse mail d'un prestataire - Cami de Cavalls 360°- qui emmène quotidiennement les randonneurs au point de départ d'une étape et les récupère à l'arrivée : www.camidecavalls360.com - ça peut servir, surtout si vous souhaitez parcourir ce sentier côtier dans son intégralité. ]
Cala Macarella
A Minorque, l'accès aux criques paradisiaques se mérite. Voici donc quelques informations pratiques : du 1er juin au 30 septembre, Cala Macarella n'est pas accessible en voiture. Le reste de l'année, il existe un parking qui se trouve à environ quinze minutes de marche de la plage mais ce dernier est fermé aux voitures pendant la saison touristique. Il y a cependant d'autres alternatives :
Venir en bateau.
Prendre le bus : depuis Ciutadella, qui se trouve à une quinzaine de kilomètres, il existe un service régulier de navettes en été. Il faut obligatoirement réserver un ticket sur le site web de la compagnie dont voici le lien : www.bustorresplayas.com .
Marcher : en prenant le Cami de Cavalls depuis Cala Galdana, il faut compter environ 30 minutes de marche. C'est l'option que nous avons choisie.
Pour commencer notre périple, nous reprenons la route principale (la ME1) pour nous rendre à Cala Galdana où nous garons la voiture dans un parking (il est 11H, les places sont déjà chères, mais on y arrive !). De là, c’est parti pour une petite rando de 2,1 km. Le sentier dans la pinède est très agréable, et nous voilà bientôt arrivés dans notre petit coin de paradis.

Cala Macarelleta, sa petite soeur
Une journée de rêve. Imaginez… Une crique avec du sable blanc et fin entourée d'immenses falaises, une eau turquoise et cristalline à la bonne température, des pins pour trouver un peu d’ombre et de fraîcheur, le chant des cigales… Un peu de monde mais pas les uns sur les autres. Une plage paisible qui dégage beaucoup de sérénité (du moins, au mois de juin). Au programme : baignade, snorkeling, pique-nique, sieste. Nous sommes restés des heures entières dans l’eau, en passant d’une crique à l’autre. Je crois que, de toute ma vie, je n’ai jamais pris autant de plaisir à nager. L’eau était si pure et transparente, tellement peu salée, que j’avais l’impression de nager dans une immense piscine naturelle… avec des petits poissons à aller voir si j’en avais envie le long des rochers. Un pur bonheur.
Cala Galdana
Sur le chemin du retour, quelques photos de Cala Galdana depuis le Cami de Cavalls.
Avec son environnement urbanisé, Cala Galdana n'a rien d'une petite crique sauvage. Néanmoins, elle peut présenter un intérêt si vous souhaitez pratiquer des sports nautiques tels que la planche à voile, le kitesurf ou le paddle.
Dans la soirée, nous sommes allés voir le Phare d’Artrutx qui ne se trouve pas bien loin de notre hôtel, à la pointe sud-ouest de l’île. L’endroit est sympa car il y a un bar très animé juste à côté. Désolée, je n'ai pas de photos à vous montrer (elles étaient trop moches).
Jour 4 :
Nous continuons notre découverte des criques paradisiaques du sud. Aujourd’hui : Cala Mitjana, élue plus belle plage d’Espagne par le magazine Géo, et sa petite sœur, Cala Mitjaneta.
Cala Mitjana
Pour accéder à Cala Mitjana, il faut regagner la route principale (la ME1) et suivre la direction de Cala Galdana. Peu de temps avant d’arriver à Cala Galdana, le parking de Cala Mitjana est très bien indiqué sur la gauche. L'accès à la plage est assez facile. A partir du parking, il faut compter une vingtaine de minutes de marche. Le sentier est sympa, plutôt ombragé… et lorsqu'on arrive à destination, cet effort est largement récompensé par la beauté du lieu… qui est tout simplement : "Wahou !!!".
[ Autre alternative : depuis Cala Galdana, vous pouvez rejoindre Cala Mitjana en passant par le Cami de Cavalls. Il faut compter environ vingt minutes de marche. ]
Cala Mitjaneta, sa petite sœur

A Cala Mitjana, on retrouve les mêmes ingrédients que sa voisine Cala Macarella : du sable blanc et fin, une eau turquoise et cristalline, le tout entouré de belles falaises calcaires blanches. Juste avant d’accéder à la plage, un espace pique-nique est aménagé dans la pinède. D’un point de vue esthétique, de toutes les plages du sud que nous avons vues, je trouve personnellement que Cala Mitjana est la plus belle ; elle est tout simplement sublime. D’un point de vue "confort et ambiance" (pour nous qui avons atteint un certain âge), ce n’est pas notre préférée : d’abord, parce que la plage est moins ombragée (nous avons trouvé un petit coin d'ombre sur les rochers mais aïe aïe aïe les fesses !), ensuite car elle est moins paisible, et donc plus animée avec notamment pas mal de vendeurs ambulants. Malgré ces petits bémols (bon, là, je le reconnais, je fais vraiment ma difficile), cela a été un immense plaisir pour moi de nager dans cette eau d'une pureté incroyable, de passer d’une crique à l’autre, de me poser un instant sur les rochers de Cala Mitjaneta avant de me rapprocher des grottes qui se trouvent à la base des falaises... Bref, un pur instant de plénitude dans un petit coin de paradis.
[ Pour les amateurs de randonnées : à l’est de Cala Mitjana, j’avais noté qu’en continuant par le Cami de Cavalls, il y a d’autres criques paradisiaques plus sauvages et beaucoup moins fréquentées, le seul accès étant par le sentier ou par bateau. Nous n’y sommes pas allés mais voici leur nom respectif : Cala Trebaluger, Cala Fustam et Cala Escorxada. ]
Ce soir-là, après un petit plouf dans la piscine et un passage au buffet de l'hôtel, nous sommes ressortis pour aller visiter Ciutadella. Et là, énorme coup de cœur !!!
Ciutadella by night

Pour visiter Ciutadella, située au nord-ouest de l'île, nous nous sommes garés dans une petite rue, vers le front de mer… et nous avons découvert cette merveille en arrivant par le port, au coucher du soleil. Et là, quelle belle surprise !!! Avec ses nombreux restos(bondés) qui longent le port, son petit marché nocturne installé sur des marches, ses rues animées, d’entrée, le ton était donné. Nous avons ensuite suivi le flot de touristes et nous nous sommes retrouvés dans la vieille ville qui est magnifique avec son imposante cathédrale gothique Santa Maria, ses jolies places, les façades colorées de ses belles demeures et ses petites ruelles pavées. Une mention spéciale à "Ses Voltes", cette rue commerçante avec des arcades qui est vraiment atypique.
J’aime l’ambiance de ces villes méditerranéennes dans lesquelles il fait bon flâner les soirs d’été. Après une chaude journée, on profite de la fraîcheur de la soirée, on se laisse porter, ça sent bon les vacances, l’insouciance et la douceur de vivre. J’ai retrouvé à Ciutadella la même atmosphère qu’en Sicile, à Syracuse et Taormina : un petit air de dolce vita.
Jour 5:
Nous avons abordé cette nouvelle journée en mode " Dora l’exploratrice "… ou plutôt en mode " Toto et Lolo explorateurs ". Le sac à dos pas très loin, le guide à la main, nous avons filé vers le nord de l'île. Après avoir traversé en voiture Es Mercadal, ce joli village intérieur aux maisons blanches, nous nous sommes dirigés vers le Monte Toro où nous avons fait un petit arrêt.
Le Monte Toro
Le Monte Toro est le point culminant de Minorque. Situé à 357 mètres, il offre un panorama à 360° de l'île. A l’ouest, nous avons pu deviner les contours de Majorque. Au nord, nous avons pu apercevoir nos prochains arrêts, à savoir la pointe où se trouve le Phare de Cavalleria (sur la gauche de la première photo) et la superbe baie de Fornells (sur la droite) qui était autrefois un refuge de pirates. En plus de la vue incroyable, un joli monastère se trouve également au sommet.
Le Phare de Cavalleria
C'est à travers un paysage rural, en longeant de jolies petites routes bordées d'oliviers et de murets en pierres sèches - les parets seques - si typiques de l'île que nous avons atteint le Phare de Cavalleria. A la pointe d’un cap orienté vers le nord, perché sur une haute falaise, ce phare offre un très beau panorama. Juste à côté, ne manquez pas le bunker qui date de la guerre civile : il paraît qu’il y en a plusieurs parmi les rochers mais nous n’en avons vu qu’un. Il faut dire que nous n'avons pas trop eu envie de chercher non plus, la chaleur commençant à devenir insoutenable... tellement insoutenable que nous avons oublié de faire un petit arrêt à Cala Cavalleria, une très belle plage que je voulais photographier, qui se trouve juste à côté et qui est pourtant bien indiquée - tant pis, ce sera pour la prochaine fois !...
Fornells
C’est à Fornells que la chaleur a eu raison de nous et de notre mode " Toto et Lolo explorateurs ". Alors que Lolo avait encore un peu de jus, poussée par la curiosité et l’envie de découvrir et de faire de belles photos (je l’avoue, je suis infernale en voyage), Toto, lui, n’arrivait plus à avancer. La balade dans le village et sur le port a donc été réduite à son strict minimum (tant pis pour la marche jusqu'au mirador qui, parait-il, offre une très jolie vue).
Sinon, plus sérieusement, avec sa baie, ses maisons blanches et sa charmante Eglise de Sant Antoni, Fornells est un joli port. Nous ne lui avons pas trouvé le même cachet que celui d'Es Castell, nous n’avons pas eu le coup de cœur… mais la faute - peut-être - à cette grosse chaleur (38°C) ?... Malgré cela, nous y avons quand même passé un excellent moment en nous installant à la terrasse d’un restaurant (à l’ombre !!!) face à la superbe baie. Comme condition, y’a pire !... Bon, nous n’avons pas pu déguster la fameuse "caldereta de langosta" qui fait la réputation du village (une sorte de bouillabaisse à base de langouste… dont le prix ne rentrait pas dans notre budget) mais les calamars grillés (oui, je sais, encore des calamars) étaient plus qu’à la hauteur.
Après cette pause déjeuner que nous avons fait durer, il n’y avait qu’une seule chose à faire pour se rafraîchir : trouver absolument une plage pour se baigner !!! Parmi les plages du nord que j’avais sélectionnées, il y en avait deux que je souhaitais absolument découvrir : les plages sauvages Cala Pregonda et Cala Pilar. Le problème : pour y accéder, il fallait marcher au moins respectivement 20 et 30 minutes, et vu la température élevée, c’était mal barré. Avec un peu de regret (pour moi), nous avons donc opté pour la plage Arenal d’en Castell, située à l’est de Fornells.
Arenal d’en Castell
Malgré son environnement urbanisé, Arenal d’en Castell, très facile d’accès, est considérée comme l'une des plus belles plages du nord. C'est vrai qu'avec son sable doré, son eau transparente (y'a qu'à voir la photo de mes pieds !) et ses dimensions(elle est immense), elle présente de nombreux atouts. C'est également une plage qui convient très bien aux familles. Nous y avons passé un excellent moment, notamment en faisant du snorkeling le long de ses rochers.
[ Pour les amoureux de la Nature qui souhaitent observer la faune et la flore de l'île : nous n'avons pas eu le temps d'y aller mais dans les environs, se trouve le parc naturel de S’Albufera des Grau qui s’étend sur plus de 5000 ha. Ce dernier, classé réserve de la biosphère par l’Unesco, propose plusieurs sentiers de randonnée. Dans l’enceinte du parc naturel, j'avais également sélectionné, d'après mes recherches, le Phare de Favaritx et son paysage lunaire, et la Cala Tortuga, une belle crique sauvage voisine du phare. ]
Dans la soirée, nous avons découvert un endroit très sympa du côté de notre hôtel (au sud-ouest de l’île) : Cala en Bosc. C’est un tout petit port animé, avec des bars et des restos. Idéal pour profiter de la fraîcheur du soir et faire une petite balade digestive avant d’aller faire un gros dodo.
Jour 6 :
Au programme de la matinée : retour à Ciutadella pour visiter cette pépite de jour et en profiter pour acheter quelques souvenirs... dont une paire de sandales minorquines - les fameuses "avarcas" si typiques de l'île - qui existent en de multiples couleurs et qui sont totalement ir-ré-sis-ti-bles !...
Ciutadella
A peine arrivés, nous avons très vite constaté qu’il était aussi agréable de se balader à Ciutadella de jour comme de nuit. Les rues étaient très animées autour de "Ses Voltes" et ses jolies boutiques ; la douceur de vivre était toujours au rendez-vous. Nous avions prévu d’y passer une paire d’heures, nous y sommes restés une heure de plus, heureux de flâner dans le quartier historique et sur le port, complètement sous le charme de cette superbe ville méditerranéenne.
Le Phare d'Artutx

Sur le chemin du retour, nous avons fait une petite halte au Cap d’Artrutx, situé à l’extrême sud-ouest de l’île.
[ J’avais noté quelques visites que nous aurions pu faire du côté de Ciutadella mais la chaleur étouffante nous en a malheureusement empêchés. En voici la liste :
La Naveta des Tudons (à l'est de Ciutadella) : ce monument talayotique, qui est en fait une ancienne tombe funéraire collective, est, d’après mes recherches, le plus incontournable de l’île.
La nécropole de Cala Morell (à une dizaine de kilomètres au nord de Ciutadella) : cet autre site préhistorique est constitué de quatorze grottes funéraires creusées dans la roche. Ma sœur et sa famille y sont allés et ont trouvé le lieu spectaculaire. Pour la visite(gratuite), il faut compter une bonne heure.
Cala Algaiarens : cette plage du nord, située près de Cala Morell, est facile d’accès et idéale pour se baigner en famille. D’après ma sœur, elle est tout simplement magnifique.
Les anciennes carrières de grès de Lithica : ce site autrefois industriel, exploité jusqu’en 1994, puis abandonné, a été transformé en un espace de loisirs avec notamment la création d’un labyrinthe grandeur nature et d’un jardin médiéval. Toujours d’après ma sœur, c’est une visite très originale et ludique qui plaît beaucoup aux enfants. Pour en faire le tour, il faut compter environ deux heures.
Le Phare de Punta Nati : situé à l’extrême nord-ouest de l’île, c'est, paraît-il, un endroit idéal pour contempler le coucher de soleil sur la mer.
Le Pont d’en Gill : c’est une superbe arche de pierre naturelle formée dans les falaises. Un lieu également très prisé au moment du coucher du soleil. ]
Un petit plouf dans la piscine, une pause déjeuner au snack de l'hôtel et un temps de repos plus tard, nous voilà prêts, vers 17H, à rejoindre une belle plage. Je rêve d’aller à Cala Turqueta, qui figure dans le top 5 des plus belles plages du sud, mais malheureusement, le panneau lumineux situé sur le bord de la route principale nous signale que le parking est complet. Déterminés – ou plutôt têtus – nous décidons d’aller voir par nous-mêmes, mais un gardien veille au grain à l’entrée du parking et nous demande de rebrousser chemin. Grosse déception. Bon, comme le panneau indiquait qu’il y avait de la place sur le parking de Son Saura, nous nous dirigeons vers cette plage-là.
Son Saura
Son Saura se compose de deux plages : la plage "des Banyul" et la plage "de Bellavista" (bien indiquées sur un panneau à l’entrée). La première, accolée au parking, ne nous a pas plu car il y avait trop de posidonies (ces plantes aquatiques sèches pourtant nécessaires car elles protègent le littoral de l'érosion et sont la preuve que l'eau est saine et propre à la baignade). Du coup, nous avons continué vers la seconde (Bellavista, accessible à quelques minutes de marche à peine) et nous n’avons pas regretté. Voici une très belle et grande plage sauvage, peu fréquentée, avec les ingrédients des plages du sud : du sable blanc et fin, une eau translucide, et quelques rochers pour aller voir les petits poissons. Comme elle est en pente douce, elle convient très bien aux familles.
Dans la soirée, nous sommes retournés à Cala en Bosc pour une petite balade digestive.
Jour 7 :
Pour cette dernière journée, j’avais envie qu’on soit émerveillé et qu’on en prenne plein les yeux ; j’avais envie de " Wahou !!! ", comme je dis souvent. Après avoir réussi à convaincre mon mari (non sans mal), nous sommes partis en direction de Cala Pregonda, que j’avais repérée comme étant l’une des plus belles plages du nord. Nous y sommes arrivés vers 11H, avons garé la voiture près du parking de la plage de Binimel-la, puis depuis cette plage, nous avons marché une vingtaine de minutes. Il faisait extrêmement chaud ce jour-là (34°C) mais heureusement, il y avait une petite brise bien agréable et plus que bienvenue. Ce tronçon du chemin - le fameux Cami de Cavalls - n’est pas du tout ombragé mais quelle merveille !!! Avec son décor vallonné et sa terre rouge, il m’a rappelé le Lac du Salagou (qui se trouve dans l’Hérault, mon cher et tendre païs !). Pour être honnête, j’appréhendais de marcher autant sous une chaleur écrasante, mais le petit vent et la beauté du paysage ont rendu cette marche extrêmement agréable.
Et lorsque nous sommes arrivés devant Cala Pregonda, nous n’avons pas regretté cet effort. Bien au contraire. C’était " Wahou !!! ". Absolument magnifique. Devant la splendeur du lieu, je suis restée sans voix tellement l’émotion était forte. J’avais l’impression d’avoir un tableau devant mes yeux, avec toute une palette de couleurs : le sable orangé, l’eau turquoise, certains rochers rougeâtres, d’autres beiges, la végétation… Une pure merveille !!!
Cala Pregonda
Cette plage sauvage et isolée, absolument fantastique, a également l’avantage d’être très peu fréquentée car elle n'est pas facilement accessible (seulement en bateau ou en marchant). Nous avons décidé de ne pas nous installer sur la plage mais plutôt du côté des rochers où nous avons trouvé un tout petit coin d’ombre pour pique-niquer. Nous avons eu beaucoup de plaisir à faire du snorkeling et à nous poser de temps en temps sur les petits îlots rocheux tels des Robinson Crusoé (mon seul petit regret : avoir oublié à l’hôtel nos chaussures aquatiques qui auraient bien été utiles). Bref, un moment magique dans un petit coin de paradis !...
Sur le chemin du retour, alors que je dormais à moitié, mon mari me dit que le panneau lumineux indique que le parking de Cala Turqueta est ouvert. Quoi ?!? Il est, à quelques minutes près, la même heure qu’hier et aujourd’hui, il y aurait de la place ?!? Ni une, ni deux, il refait le tour du rond-point et nous voilà prendre la direction de Cala Turqueta.
Ne dit-on pas que c’est quand on n'attend plus quelque chose qu’elle arrive ?... Voilà, en tout cas, une belle leçon de lâcher-prise.
Depuis le parking, fatigués mais curieux, nous marchons environ une quinzaine de minutes… et là, c'est un autre petit coin de paradis, différent mais tout aussi splendide, qui nous attend : une superbe plage de sable blanc et fin entourée d'une pinède, avec une eau TURQUOISE comme on n'en a jamais vue. On comprend pourquoi Cala Turqueta signifie "crique turquoise".
Cala Turqueta
Après cette découverte " Wahou !!! " : un petit plouf, quelques photos (pas assez à mon goût), et puis s’en vont… car il se fait tard. Quel dommage de devoir repartir… mais quelle chance d’avoir pu découvrir cette merveille !!! Nous n’y sommes pas restés longtemps mais suffisamment pour se rendre compte que, tout comme Cala Macarella, Cala Turqueta dégage beaucoup de sérénité (du moins, au mois de juin). La pinède permet de trouver un peu de fraîcheur à l’ombre, et une aire de pique-nique a été aménagée juste avant d’arriver à la plage. Un lieu merveilleux où passer quelques heures… à condition que le parking soit ouvert ou de venir à pied par le Cami de Cavalls - eh oui, un endroit pareil, ça se mérite !...
[ Autres possibilités : par bateau ou, depuis Ciutadella, il existe des bus qui vous déposent au parking. Revoici le lien vers le site officiel : www.bustorresplayas.com .]
Après ce final en beauté, cette cerise sur le gâteau, nous rentrons à l’hôtel. Ce soir-là, nous n'avons même pas le courage d’aller faire notre petite balade du soir tellement nous sommes épuisés… mais heureux d’avoir découvert tant de belles choses dans une seule et même journée !... Cette journée qui témoigne bien des différences qui peuvent exister entre les plages du nord et celles du sud. Les photos parlent d'elles-mêmes ; il y en a vraiment pour tous les goûts à Minorque. Au nord, des plages aux décors magnifiques mais plus sauvages et donc difficiles d'accès, de sable rouge, ocre ou doré, des eaux transparentes mais souvent agitées car battues par les vents (surtout la tramontane !) ; au sud, une succession de plages paradisiaques caractérisées par du sable blanc, des eaux turquoises et tranquilles, des pins. Nous ne l'avons pas fait pour cause de budget, mais ce qui doit être magique, c'est de faire une excursion en bateau pour avoir un autre point de vue depuis la mer et découvrir ainsi toutes ces merveilles sous un autre angle. D'après ce que j'ai lu, il en existe de nombreuses avec tout type de bateaux (du catamaran jusqu'au llaüt, le bateau traditionnel minorquin, en passant par le voilier).
Notre voyage touche malheureusement à sa fin. Minorque a beau être toute petite, il y a énormément de choses à découvrir, et une semaine ne suffit pas. Cette île étant un musée à ciel ouvert, j'aurais aimé que nous fassions davantage de visites (notamment de sites talayotiques) et de randonnées, mais la forte chaleur étant là, il a fallu s'adapter : j'ai donc redéfini nos priorités et orienté nos objectifs vers la découverte des plus belles criques de l'île. Et je crois qu'avec les instants magiques que nous avons passés à Cala Pregonda, Cala Macarella, Cala Mitjana et Cala Turqueta, l'objectif a été plus qu'atteint !...
Jour 8 :
C’est - déjà !!! - le jour du départ. Le check out étant à midi, cela nous laisse le temps de faire un dernier petit plouf dans notre somptueuse piscine que nous quittons à regret. Une navette vient nous chercher pour nous accompagner à l’aéroport. Pour la dernière fois, nous reprenons la ME1, cette jolie route que nous avons pris tant de fois dans la semaine (1000 kilomètres pour une aussi petite île, c’est tout nous, ça !). Nous quittons Minorque la paisible en fin de journée, le cœur gros, mais la tête remplie d’images aussi belles les unes que les autres. Pour sûr, nous reviendrons !...

Mon adresse coup de coeur
L’hôtel Princesa Playa
Nous avons passé un excellent séjour dans cet hôtel 4 étoiles dans lequel nous étions en demi-pension.
Situé à Son Xoriguer, une station balnéaire du sud-ouest de Minorque, ce dernier a un emplacement idéal : il se trouve dans un quartier résidentiel charmant, à seulement une dizaine de kilomètres de Ciutadella, donc proche de la ME1, pas trop loin des superbes plages du sud. En parlant de plage, il y en a une qui se trouve seulement à 300 mètres (... et que nous n'avons même pas eu le temps d'aller voir - je le reconnais, ça craint !).
Nous avons été bien accueillis et nous avons trouvé l’ensemble du personnel très souriant et agréable. Nous avions spécifié à l’agence de voyages que nous ne voulions pas séjourner dans ces hôtels énormes comme on en voit souvent en Espagne ; nous souhaitions quelque chose de plus intime, convivial et à dimension humaine. Certes, l'Hôtel Princesa Playa compte un nombre élevé de chambres (240 en tout) mais comme les bâtiments n’ont qu’un seul étage et que le terrain s'étend sur 30.000 mètres carré, cela ne donne pas cette impression de " gros bloc ", et l’ensemble est même très joli. La chambre était plutôt sobre, sans décoration particulière, mais elle était propre et bien aménagée. Les gros plus de cet établissement, c’est son parc qui est magnifique et sa superbe piscine dans laquelle il y a même un jacuzzi et des jets de massage.
Nous avons trouvé le buffet très bon, varié et de qualité, que ce soit au petit-déjeuner ou au dîner. Pendant une semaine, on s’est d’ailleurs fait une ventrée de poissons (je crois que je n’en ai jamais mangé d’aussi bons !...). Les horaires du service nous convenaient très bien : de 8H à 10H30 pour le petit-déjeuner et de 19H30 à 22H pour le dîner. Les places sur la terrasse (beaucoup plus agréable et moins bruyante) étaient un peu chères mais nous y avons souvent eu accès.
Dans cet hôtel, tout est étudié pour le confort et le plaisir des clients : un service snack près de la piscine pour les petites faims, des équipements sportifs (salle de sport et court de tennis), un mini-club et même une petite boutique qui fait également office de supermarché. Personnellement, ce n'est pas notre truc, mais pour information, tout au long de la journée et en soirée, des activités et des animations sont également proposées.
Pour plus de renseignements, voici le lien vers le site officiel : https://princesaplaya.net .
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